Voici sur le lilas fleurir l’aube timide
Et sur l’aubépinier la larme qui demain
Offrira au jardin sa couronne candide
Et au ciel étoilé une trame d’étain
Dans la marge du temps j’ajuste ma mémoire
Et toi que je chéris tu m’apparais nouveau
Toi tout assermenté d’une impassible gloire
Toi et ta grâce offerte au chant des quatre vaux
Ta main de mai, dis-moi, esquisse-t-elle encore
Sur le grand chevalet de la Pointe d’Amour
Des villas délétères aux jupons de phosphore
Qui regardent Cézembre horizonner le jour
Le liseré du soir se penche sur la mer
Le jardin alangui qui rêvait au printemps
S’accroche à sa falaise qui régate alifère
Sous les cliquetis d’or de la nuit qui se tend
Dans la marge du temps j’ajuste ma mémoire
Et toi que je chéris me viendras-tu demain
Toi tout assermenté d’une invincible gloire
Entre le myosotis et l’auvent byzantin
Sylvie Méheut
Extrait du recueil Le cercle de l'aurore, Monde en poésie éditions.