Les lèvres de la nuit lézardent les persiennes
Sans doute pleut-il encore
J’entends tinter le soir
Demain s’en reviendra danser sur l’accotoir
Délivrant le veilleur de ses ombres anciennes
Le ciel ce ferrailleur s’est pendu aux antennes
Revoici la douceur à la lampe d’ivoire
Sans doute pleut-il encore là-bas sur Saint-Lazare
Où pâlissent déjà nos ombres d’obsidienne
Les lèvres du matin lézardent les persiennes
J’entends tinter la pluie
J’entends tinter l’espoir
Comme tinte la peine sur le quai des départs
Le ciel ce ferrailleur s’est pendu aux antennes
Sans doute pleut-il encore sur les quais de la Seine
Entre le Malaquais et la Rue des Beaux-Arts
Sans doute pleut-il encore sur le Quai de la Gare
Sylvie Méheut
Extrait du recueil Le cercle de l'aurore, Monde en poésie éditions.