Toi qui sais le silence et ses modulations
Le chant du rossignol et l’arpège à sa source
La contention des voix buissonnant sous la mousse
Quand nous passons là-bas le gué de Pontorson
La mer va sublimant le plastron des nuages
Et la ligne écumeuse auréole le Mont
Le blason des étais poinçonne le rivage
L'étiage n'est qu'un leurre au bras de Saint-Coulomb
Qui règne sur le seuil et sur nos indigences
Est-ce la voix des aulnes qui charpente le vent
Où le cri cérusé de l’hiver en allance
Où les pas pèlerins qui suavement s’élancent
Lestant dans leur filet les doigts bleus de l'estran
Et les frondaisons d’or du verger de l'enfance
Sylvie Méheut