Il est le sémaphore des vastes solitudes
Le murmure incessant des saisons à venir
La verte ritournelle qui lentement augure
L’épure d’un soupir
Il est le vent léger
La genèse
L’averse
Qui parade en riant sous la nasse des cieux
Alignant le soleil aux folles espérances
Des servitudes bleues
Il est l’instant de chair
Le verbe retrouvé
La satiété
La joie
La grange et le grenier
La persienne attentive au matin redonné
Que l’on ensile en soi comme un éclat d’enfance
Il est la barque vive
Le ponton
La lumière
L’écluse libérée qui retourne à la mer
Siphonnant les sillons de la désespérance
Il est le temps tremblé qui charpente la lampe
L’oreiller dissident
Le chahut
Le veilleur
Il est de chaque écho
De chaque recouvrance
De chaque pas posé sur le cadran du cœur
Il est le sémaphore des vastes solitudes
Le murmure incessant des saisons à venir
La verte ritournelle qui lentement augure
L’épure d’un soupir
Sylvie Méheut
Extrait du recueil Le cercle de l'aurore, Monde en poésie éditions.