Tu es mort et mon âme à jamais dolorie
Saigne sur le blanc-seing de la mélancolie
Et les bancs du couchant si miséricordieux
Dessinent le linceul de ton cœur idéal
Le souffle circassien d'un trapéziste pâle
Me frôle tendrement au premier jet de feu
Sous le grand chapiteau du firmament d'opale
Je suspends ton étoile au balancier des cieux
C'est la mer, c'est le vent, c'est l'encens de ton corps
Qui m'emportent déjà vers des contrées suprêmes
Où le temps n'a plus cours et où la vie s'endort
Sous les charmes fleuris des rives bohémiennes
Tu es mort et mon âme à jamais dolorie
Pleure sur le blanc-seing de la mélancolie
C'est la mer, c'est le vent, c'est l'encens de ton corps
Qui m'escortent légère aux portes de l'aurore
Sylvie Méheut