Le ciel ajuste son pallium
La lumière est plus chaste
Que l’ajonc des collines
L’île se parchemine
Et le ponant colore
De son dernier pinceau
Ses nacelles divines
Martingale du soir
Où s’épousent déjà
Le premier jet de l’aube
Et le jour qui décline
Tout se rejoint alors
Les rives alumines
Et les derniers brûlots
Attisés par le phare
Dans un même sanglot
Les falaises s’inclinent
Et le môle s’enfuit
Vers d’autres lendemains
Emportant les sirènes
Aux lèvres d’opaline
Et les vareuses bleues
Des sablons orphelins
Martingale du soir
Laissant dans son sillage
Les nasses oubliées
Et les rêves perclus
Plus légers que le temps
Qui transborde les âges
Plus tendres que l'aubier
De nos coeurs éperdus
Le ciel ajuste son pallium
La lumière est plus chaste
Que l’ajonc des collines
L’île se balandrine
Et le levant lasure
De son pinceau d’azur
Ses dentelles marines
Sylvie Méheut
Vers Amina Mekahli