C’est la vie entière qui lente s’achemine
Métronomiquement sur le blason du temps
L’aigrette des noyers ramende la colline
Où s’étoilent déjà les rameaux dissidents
La chartreuse s’endort, Castillon s’illumine
La Tour de Montaigne s’estompe dans la nuit
C’est l’heure des serments où le soir enlumine
Dans un sursaut d’amour les bras de l’infini
Savourons le festin ardent des épousailles
Allons par les coteaux rapiécer le matin
Un halo brodé d’or doux comme un vin de paille
Paraboliquement emmielle le chemin
Et voici que surgit la berge suzeraine
L’épervier descendu de la tour assoupie
Se pose prestement sur la branche d’un frêne
Entre la lune pleine et la vigne endormie
C’est la vie entière qui lente s’achemine
Métronomiquement sur le blason du temps
La Dordogne s’enfuit, la chartreuse s’anime
Sous le regard zélé d’un soleil jaune et blanc
Sylvie Méheut