Comme Héloïse au Paraclet
Je suis l’amante religieuse
Je suis le grain
Je suis l’ivraie
Je suis ton ombre vénéneuse
Je suis celle que l’amour étreint
Sur le blanc-seing des nébuleuses
La quintessence du matin
Le soir glissant sur la chartreuse
L’esprit du temps
Le cœur des plaies
La canopée de l’espérance
La faim
Le feu
La transparence
Et chant double des futaies
Dans la clairière des errants
Mon âme vibre sans conscience
Tantôt je meurs
Tantôt je nais
Entre ma chair et ta présence
Je porte en mon sein scarifié
L’écho vibrant de ta lumière
Comme Héloïse à la veillée
Je suis la sœur
Je suis la mère
L’abbesse au ventre de rosée
Sylvie Méheut