Lorsque le soir s’éprend de la mansarde grise
Ton regard et l’étoile ont des reflets troublants
À la lampe déjà le silence se grise
Le ciel s’épanche nu sur l’écume des vents
Oh ce n’est qu’un soupir, une faille, une trêve
Ce trois fois rien de nous dans la nasse du temps
J’entends déjà ta voix qui s’adosse aux falaises
Là-bas le sémaphore embrase les brisants
Oh ce n’est qu’un mirage, une ondine légère
Qui traverse l'hiver dans le jour finissant
Vois ce ruban nacré comme un doux sortilège
Il annonce déjà le retour du printemps
Ta main de chèvrefeuille embaume les nuages
Nous partons à la nuit escorter l’océan
Cent mille galaxies en guise en guise d’héritage
Nous voici seuls au monde à l’assaut de Ouessant
Sylvie Méheut,
Enez Eusea, janvier 2018.