
Un jour
Tu ne fus plus soumis à ma mémoire
Et les bandeaux du temps
De la lampe
Et du soir
Ont ranimé l’espace
Allégoriquement
S’en vint alors
Un jour d’épeautre et de langue sauvage
Un jour d’apanage
De murènes étoilées
De floraisons
D’alpages
De serpentiformes vallées
De tout ce tremblement
Fécondé par l’absence
Naquit un jour sans fin
L’effroi céda la place
À la folle espérance
Il me venait des chants
Germés en d’autres rondes
Adieu les lignes méridiennes
Les fluctuations de la peine
L’embolie blanche des étrennes
Les dimanches sans lendemain
Demain me revenait
Déjà sous sa pelisse
Riait le charme abscons
Des rives inconnues
Dès lors je t’ai bercé
Diligente et rapace
Je n’ai bercé que toi
Harnaché à ma main
De tout ce tremblement
Ingéré par l'espace
Naquit un jour sans fin
Sylvie Méheut
Extrait du recueil Le cercle de l'aurore, Monde en poésie éditions.