
© Eric Rechsteiner
Les plages brunes de la Caspienne gardent l’empreinte de tes pas
Sous un ciel bleu de méthylène
Ton ombre passe
Ton ombre va
Guerrière d’opaline remorquant ses gisants
Je suis venue si tard au creux tes paupières
Sous les cymbales ocrées d’un soleil rugissant
Te retrouver enfin et boire à ta lumière
Et toi dans l’éphémère
Oui Toi !
Las de tes vieilles guerres
Plus solaire que le feu qui consume mon corps
Toi plus prompt que l’éclair
Plus avide que l’air
Terriblement vivant au royaume des morts
Tes visions me transpercent
Le sceau de ton sourire s’appose sur mes lèvres
Et les mots qui me viennent s’érigent arborescents
Loin de mes vielles souches
Mes souches ordinaires
Dont se moquent déjà les ormeaux turgescents
Tu es venu si tard au creux de mes paupières
Il n’y a plus déjà ni distance ni bruit
Tu t’approches à pas lents
Que ton ombre est frugale !
Vois ces feux de Bengale qui jaillissent des criques
Comme autant de festons entraînant vers le ciel
Les plages de Crimée
Mes souches ordinaires
Et la timbale d’or d’un soleil prophétique
Sylvie Méheut