
Sous les quinquets bleus de la Montparnasse
Le temps s’écarquille amoureusement
Il n’est de saison puisque tout s’efface
Puisque tout s’efface inlassablement
Tout s’envole au vent sous la Montparnasse
L’express de midi ne chantera plus
L’écuyer s’endort au fond de sa tasse
Une larme d’or sur son pardessus
Une larme d’or au creux de la tasse
Et sur la soucoupe le jet d’un sourire
L’attente est si belle sous la Montparnasse
Vers quinze expresso, Café des Soupirs
Et le temps s’entasse sous la Montparnasse
Les siècles ont passé dessus le tilleul
L’écuyer sourit seul à la terrasse
Au fond de sa tasse un champ de glaïeuls
Un champ de glaïeuls au fond d’une impasse
Et par les quinquets du temps qui n’est plus
On regarde aller les ombres qui valsent
Sous le grand tilleul de la Montparnasse
À quinze expresso, Station Bienvenüe
À Allain Leprest
Sylvie Méheut